Quand les oiseaux et les pierres se transforment en art abstrait
Publié le 08/12/2025
Serge Kergoat photographie les oiseaux depuis plusieurs décennies ; il en fait aussi des dessins naturalistes. Mais dans son dernier ouvrage Oiseaux... l'autre regard, il nous propose ses œuvres abstraites inspirées des couleurs et textures de plumages. Il prépare aussi un livre de photos de Raphaël Salzedo qui révèlent de véritables paysages dans les marbres et les agates.
Le site internet de Serge Kergoat
Le site internet de Raphaël Salzedo
Serge Kergoat a toujours dessiné les oiseaux, mais comme un naturaliste, de la même façon qu'il photographiait ses sujets. Pourtant, en nouant des relations sensibles avec les oiseaux, l'artiste s'est mis peu à peu à traduire autrement ses impressions et sensations. Depuis trois ans, il dessine des compositions structurées un peu à la manière des mosaïques, des rectangles de couleurs et de textures qui rappellent les plumages d'une espèce. Un cercle vient rythmer le tout, et c'est l'œil de l'animal qui est ainsi transfiguré. Ce pourrait être une planète ; et en effet, il y a "quelque chose de cosmique" dans la vision que revendique Serge.
Toujours est-il que les couleurs figurées sur chaque dessin abstrait sont bel et bien celles du plumage de l'oiseau croqué : Fou de Bassan, Pingouin Torda, Verdier d'Europe, Étourneau sansonnet ou Rougegorge familier. On s'étonne des nuances de bleu, de vert, de mauve du plumage du Grand corbeau. Il suffisait de prendre le temps de bien regarder, et la photographie est précieuse dans ce cas.
Les textes de Oiseaux... l'autre regard racontent non pas l'écologie de chaque espèce, mais bien ce qu'elle inspire personnellement à Serge Kergoat. Traduit en breton, et prochainement en anglais et en allemand, le livre est en vente au prix de 20 €.
En début d'année, l'éditeur proposera également un ouvrage de 180 pages sur le travail de Raphaël Salzedo. Ce photojournaliste qui possède une maison dans le Finistère a travaillé en particulier sur les motifs naturels de certaines pierres, agates et marbres, dont les tranches polies dessinent de véritables paysages. Au XVe siècle, certains peintres italiens en rehaussaient les plaques pour présenter des tableaux. Les photographies de Raphaël Salzedo seront accompagnées d'une sélection de haïkus japonais du XVIe siècle.