Écoféminisme

Publié le 17/06/2025
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Dans cette quatrième chronique, Les racontages de l'égalité, Maryne Bruneau revient sur l'écoféminisme : la défense de l'écologie et celle des femmes sont liées !

Par Maryne Bruneau

Récemment, j'ai regardé la télé ! Or, je n’ai plus la télé depuis que j’ai 13 ans et avant ça déjà, je ne la regardais pas trop. Donc, pour moi, c’est un petit événement et je me suis dit tiens, je vais en parler à la radio ! Il fallait bien un documentaire à la hauteur du moment ! J’ai donc regardé une émission de France Télévision sur l’impact climatique et plus spécifiquement sur notre habitat. On y parlait de cinq risques majeurs, et notamment les inondations, l’érosion des sols et le retrait du trait de côte du fait de la montée du niveau de la mer, et des feux. Or, chez nous, tout cela se cumule et les prévisions des spécialistes sont inquiétantes. 

Même si le sujet est de plus en plus médiatisé, néanmoins ces situations deviennent récurrentes et sont très préoccupantes. Des éboulements de terrains après des pluies records, et en Finistère, il faut le faire, à Douarnenez, jusqu'à la montée du niveau de la mer qui entraine l’érosion des dunes et conduit à Treffiagat à devoir démolir des maisons, en passant par le méga feu dans les monts d’Arrée en 2022 ou encore les inondations dantesques - il n’y a pas d’autres mots - à Redon, Bruz et dans une grande partie de l’Ille-et-Vilaine cet hiver. Bref, les événements ne manquent pas et à chaque fois, la faune, la flore et la vie humaine sont menacées, abimées. 

Bodyboardeuse et baigneuse invétérée, je constate à mon petit niveau chaque semaine ces difficultés. Comme notre auditorat n’aura pas manqué de le comprendre, j’ai la chance d’avoir un métier qui me conduit à parcourir la Bretagne toute l’année - oui, je sais, je suis chanceuse ! et si ma planche et ma combi sont toujours dans ma voiture, je les sors de moins en moins. 

Partout, la pollution humaine dévaste tout et on en constate la réalité très régulièrement dans des endroits qui étaient jusqu’à il y a peu des écrins absolus, comme la plage de Penfoul en nord Finistère, qui fait régulièrement la Une de la presse quotidienne régionale pour ses pics de pollutions empêchant toute baignade et toute pêche. 

Tout cela s’explique par le caractère spécifique du territoire breton dans son ensemble : le dernier rapport du Giec montre que pour le monde, la température a augmenté de + 1,2 °C depuis 1850. En Bretagne, c’est + 1,7 °C.  Les émissions de gaz à effet de serre sont fortement liées à l'activité agricole et nul besoin de rentrer dans une quelconque polémique pour savoir à quel point le sujet, sans mauvais jeu de mots, est brulant dans notre région. 

Cette réalité terrifiante qu’est le réchauffement climatique, et dont certains remettent encore aujourd’hui la véracité, il faut la voir, aussi, par le prisme sexué, c’est-à-dire en tant que ce qu’il génère comme difficulté pour les femmes et les hommes. 

L’Onu estime que déjà actuellement, 4 personnes sur 5 déplacées par les effets des changements climatiques sont des femmes et des filles, ce sont nos réfugiés climatiques comme certains les appellent. Si la crise climatique est le problème majeur de nos sociétés, c’est, aussi, parce qu’elle constitue une menace pour les droits humains ! 

Plusieurs rapports en attestent, et notamment celui intitulé « Gros plan sur l’égalité des sexes » 2024, qui explique que d’ici à 2050, 158 millions de femmes et de filles risquent de basculer dans la pauvreté d’ici 2050. C’est 16 millions de plus que le nombre total d’hommes et de garçons. 

En cause, ce qu’on appelle la division sexuée et l’assignation genrée des rôles. 

Les ressources qui vont manquer sont avant tout l’eau potable et la nourriture. Or, partout dans le monde, les tâches domestiques sont bien plus dévolues aux femmes qu’aux hommes encore actuellement. Elles sont donc vues comme responsables de ce qui est mis dans les assiettes, mais aussi de tout ce qui manque. L’ONU a mené une étude qui a permis de constater une augmentation de 28 % des féminicides pendant les vagues de chaleur dans le monde.

Voici quelques actualités locales liées à ce sujet : 

  •  Les Balades photographiques de Daoulas, en Finistère. Il s’agit d’une exposition dans la ville et à l’abbaye de Daoulas ainsi qu’à l'Abbaye. Le thème cette année, ce sont les îles du monde et l’un des trois artistes exposés, Laurent Weyl présente un travail fort intéressant sur les réfugiés climatiques.
  • Je vous invite aussi à suivre le travail de Vincent Dubreuil, qui est géographe à l’université de Rennes, climatologue et coprésident du Haut conseil breton pour le climat. Il explique dans ses conférences les spécificités bretonnes des changements climatiques 
  • Et je ne pouvais terminer cette chronique sans parler, évidemment, de l’association Eau et Rivières de Bretagne, et sans saluer Dominique Le Goux et Arnaud Clugery, qui, avec toute une équipe de salariés et de bénévoles, produisent un travail immense pour objectiver les problématiques de pollution, faire connaitre les réalités aux pouvoirs publics, et nous former, à tous les âges et notamment depuis l’école primaire, aux bons gestes en matière de gestion de l’eau et de respect de la nature 

S’informer, c’est comprendre, et comprendre, c’est disposer du pouvoir de changer les choses ! bel été à vous !