L'humain au centre de Lannédern

Publié le 06/06/2025
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Pour ce dernier plateau des communes, nous nous sommes rendus à Lannédern pour rencontrer Pauline Caro, maire de la ville, et son adjoint Fabien Hugot, des élus qui nous racontent comment ils arrivent à concilier leur fonction avec leur profession. Ils nous présentent aussi celles et ceux qui font leur territoire avec Myriam qui est professeure de danse et restauratrice en food truck, Fred qui a ouvert son restaurant il y a 4 ans et puis Olivia qui s'est installée aussi comme maraichère suite à une reconversion.

 

Lannédern est une petite commune de 300 habitants située au nord de Pleyben et au sud du réservoir de Saint-Michel, elle s'étend sur environ 13 km². La commune profite principalement de l'activité agricole et de quelques commerçantes et commerçants. Elle a réussi à maintenir une école primaire d'une trentaine élèves et elle est équipée d'une MAM, une chose rarissime pour une commune de cette taille !

Pauline Caro est directrice dans une entreprise internationale, maire, parent et possède un agenda qui ferait pâlir n'importe quel ministre, il en va de même pour le reste de l'équipe municipale, voilà donc pourquoi cette commune semble discrète dans vos médias, " je ne suis pas adepte de la communication, je préfère communiquer sur ce qui est important, et puis, pour ça il faut du temps et ce n'est pas notre priorité"

Être maire d'une petite commune rurale ou d'une cité de 50 000 habitants, c'est la même chose... Aux yeux de l'état tout du moins, mais dans la pratique ça ne marche pas pareil, surtout quand toute l'équipe travail. Pauline avoue que ce mandat est, selon des élus qui ont déjà effectués d'autres mandats de maire, est probablement un des plus compliqués et probablement le plus instable. Alors, imaginez quand il s'agit de la combiner avec tous les aléas d'une vie professionnelle et familiale, mais ça vaut le coup de se battre pour ce qu'on aime.

Et c'est un peu cela qui a poussé Pauline à se présenter : défendre la ruralité vivante. L'arrivée de personnes d'autres régions dans la commune est une preuve du dynamisme locale, notamment quand elles s'investissent, comme pour Fabien Hugot, 1er adjoint :  " Je me suis engagé dans la vie municipale parce que mon parcours de vie a fait que je me suis retrouvé ici, j'ai été très bien accueilli et je me sentais redevable envers les gens".

Alors oui, au début de son mandat, on apprend, on prend tout très à cœur, mais on apprend vite qu'il est important pour se préserver de prendre de la distance tout en conservant son implication " parce que sinon on ne tient pas"précise Pauline. Comme dans toutes les petites communes, l'humain est au centre de la cohésion. À Lannédern, comme dans beaucoup de petite commune, tout le monde se connait et les administrés respectent la vie privée de leurs élues et élus, une chance que ne peuvent pas prétendre des villes plus grandes.

L'avantage des petites communes, c'est justement de pouvoir compter sur l'humain quand les moyens financiers viennent à manquer. Alors, elles ont beaucoup recours au système D et au bénévolat. L'entraide aussi et le travail en réseau avec d'autres maires existe bel et bien, elle est utile quand une municipalité ne possède pas les moyens nécessaires ne serait-ce pour s'informer des moyens existants ou "des astuces" en réponses à certaines questions.

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Fred est restaurateur. Son restaurant le Grand Pas fêtera bientôt ses quatre ans. Un challenge qu’il relève fièrement dans une région qui se désertifie. Comme Fabien, Fred arrive de loin, de Picardie. Et là aussi, l’humain est au centre du projet, que ce soit en termes de réponses aux besoins des habitants comme la volonté de se fournir en circuit court et si le courant passe bien, c'est encore mieux ! La démarche est importante et pleine de sens pour Fred, car il arrive à trouver de bons produits à portée de mains, faits par des gens intéressés par son travail, ce respect mutuel forge l’identité d’une petite ville. Olivia qui est maraichère, c’est installé suite à une reconversion et fourni Fred pour son restaurant en plus des particuliers qu’elle accueille dans sa ferme laitière transformée pour le maraichage. Ici encore, le lien est la première source de motivation. En agissant en toute transparence avec ses clients, Olivia a su établir une relation de confiance et de communication utile pour répondre au besoin des habitants. 

 

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Enfin, nous avons accueilli Myriam et son bébé, prof de danse, propriétaire de food truck qu’elle partage avec son compagnon, le fils de Fred. Tout comme Fred, c'est lors d’une visite dans la famille que le couple a vu du potentiel pour des perspectives professionnelles et pour se loger. Deux activités qui permettent la rencontre, la créativité, et d’avoir aussi la possibilité d’apporter un plus dans les petits villages de Mont D’Arrée.