Brest la verte, ville d'arbres et d'histoire

Publié le 16/06/2025
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Responsable de la gestion des arbres de Brest métropole, Mickaël Jézégou nous raconte Brest la verte, ville d'arbres et d'histoire, titre de son livre paru chez Locus Solus, illustré par Paul Lornet.

Retrouvez le livre Brest la verte, ville d'arbres et d'histoire de Mickaël Jézégou et Paul Lornet sur le site internet de Locus Solus

Depuis 300 ans, Brest se singularise par ses arbres, du fait même qu'elle est une ville fortifiée. Les arbres ont eu pour fonction de cacher les fortifications, qualifiées de "verdoyantes" par Mac Orlan, tout en apportant leur verdure bienfaisante et en ajoutant à la majesté de la ville. 

Mickaël Jézégou est gestionnaire des arbres de Brest métropole et sa fonction lui permet de bien connaître l'état actuel du patrimoine arboricole de la ville. Mais il s'intéresse aussi aux arbres remarquables et à l'histoire des peuplements urbains. Dans son ouvrage illustré par le paysagiste Paul Lornet, il nous raconte que l'étymologie même de la cité du Ponant pourrait venir de beg-rest, qui signifie bout de bois en breton...

Les arbres militaires, surtout des ormes

Toujours est-il qu'il y a bel et bien eu un usage militaire de l'arbre à Brest, majoritairement des ormes qui autrefois poussaient rapidement et constituaient par ailleurs un bois d'œuvre intéressant pour la marine. On les taillait d'ailleurs  "militairement", de façon stricte. Depuis, la graphiose (maladie fongique) a eu raison de la plupart des ormes du Finistère.

20 000 arbres plantés lors de la reconstruction

Un autre événement militaire, la Seconde Guerre mondiale et ses bombardements, est à l'origine du renouveau de l'arbre brestois. Peu d'arbres ont survécu à l'épisode, si ce n'est quelques chênes bocagers "têtards" taillés par les paysans quand la ville était encore à la campagne. Le chêne de la vallée du Restic est classé comme remarquable et il est en effet vénérable (planté au 18ᵉ siècle). 
La reconstruction a été l'occasion d'une vaste opération de plantation de 20000 arbres, d'essences plus variées : tilleul, érable, cerisier à fleurs ont aussi été choisis pour leur symbolique civile.

Dès le 19ᵉ siècle, on avait conscience à Brest de l'intérêt sanitaire des arbres ; de leur caractère dépolluant notamment ; le mouvement hygiéniste a donc incité aux plantations arborées. Cette tendance trouve un écho contemporain dans la re-végétalisation de l'espace urbain pour faire face au changement climatique et aux pollutions atmosphériques.

Brest, un vaste jardin d'acclimatation des arbres exotiques

La situation portuaire de la ville s'est par ailleurs très tôt accompagnée d'implantations d'essences exotiques ; des arrêtés royaux faisaient déjà de Brest un lieu d'acclimatation, du Tulipier de Virginie ou de l'Araucaria de Virginie. La création du Conservatoire botanique de Brest a été le point d'orgue de ce mouvement, dans les années 1970. Plus récemment, des passionnés de botanique ont créé en 2021 le Jardin extraordinaire sur le coteau qui domine le port de commerce, bien exposé au sud, où poussent des plantes et arbres venus d'Afrique ou d'Asie.