Sororité : un pacte entre les femmes

Publié le 09/06/2025
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Dans Sororité - Le pacte (ed. Le livre de poche) coécrit avec Aline Jaillet et Lucile Peytavin, l'experte en égalité Maryne Bruneau développe le concept de sororité-racine qui invite les femmes à renoncer à toute agression entre elles, voire à tisser des liens pour mieux faire face ensemble aux violences sexistes. 

Le site internet d'Egaluce, cabinet conseil de Maryne Bruneau

Réécoutez notre précédente émission sur la sororité 

La sororité est un mot ancien — quelque peu tombé dans l'oubli — qui définit la solidarité entre femmes. Pour Maryne Bruneau et ses co-autrices (la chanteuse lyrique Aline Jaillet et l'historienne Lucile Peytavin), il ne s'agit pas forcément de se sentir particulièrement proche de toutes les femmes. Néanmoins, il faut envisager un lien possible.

Les autrices rappellent que, numériquement, les femmes sont une majorité. Plus de solidarité entre elles leur permettrait réellement de parvenir à cette "majorité symbolique", comme les hommes savent le faire dans la fraternité. 

Dans la société patriarcale, les filles et femmes sont encore trop souvent éduquées à se comporter en concurrentes (vis-à-vis des hommes) et cette division les affaiblit. Le manifeste qu'est Sororité, le pacte assume le terme "guerrier" car la sororité reste un combat. Les droits des femmes sont sans cesse remis en cause. 

Une invitation à l'engagement vers une arme de construction massive 

Néanmoins, même si la fin des inégalités devenait une réalité pérenne, les femmes auraient encore besoin de la sororité : pour elles-mêmes, en tant que femmes. C'est ce que Maryne Bruneau appelle la sororité racine qui n'est pas seulement une alliance "en réaction" mais un tissage actif de réseau, avec des liens solides qui renforcent durablement les composantes de ce "corps" social féminin et lui permettent de conserver ses droits dans la durée : une arme de construction massive.

Si certaines femmes nous rebutent, voire se comportent en ennemies ; il n'est pas nécessaire d'être toujours active ; la sororité passive peut suffire : éviter d'attaquer leurs personnes ; se cantonner aux idées (les extrêmes notamment). "Toute femme ne peut pas être ma sœur, mais je n'appelle pas pour autant à la violence envers les femmes qui me rebutent"  explique Maryne.

Elle invite aussi à davantage de sororité envers soi-même, davantage de bienveillance ; toute femme doit veiller à ne pas se rabaisser, à ne pas tomber dans le syndrome de l'impostrice.

Un livre essai et guide pratique tout à la fois

Le livre retrace d'abord l'historique du terme "sororité" puis fixe son ancrage dans l'époque actuelle. Ensuite, le manifeste développe le concept de sororité racine. Enfin, c'est aussi un guide pratique pour répondre aux éventuelles attaques ; parce que non, la sororité n'est pas "gnangnan", elle est efficace. 

Ont contribué aussi à cet ouvrage : Gisèle Szczyglak, Vanessa Springora, Michelle Dayan, Mélissa Plaza, Éliane Viennot, Cynthia Illouz, Hélène Devynck, Najat Vallaud-Belkacem, Élise Garcia, Anaïs Leleux, Irma, Claudine Monteil, Christelle Taraud, Hamida Aman, Chloé Thibaud, Anne-Cécile Mailfert