Les 4e de Lesneven rencontrent Julie Teanneau, présidente des Queers Uni·e·s de Bretagne

Publié le 11/06/2025
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Cette année, les élèves de 4e du lycée Le Cleusmeur à Lesneven ont travaillé sur les questions LGBTQIA+. Et pour en savoir plus sur le sujet, les élèves ont pu interviewer Julie Tanneau, présidente des Queers Uni·e·s de Bretagne.

Etre LGBTQI+

Les élèves de 4e avaient de nombreuses questions à poser à Julie Tanneau sur les vécus LGBTQI+. Julie Tanneau a commencé par revenir sur les mots et leurs significations : 'L' pour lesbienne; 'G' pour gay; 'B' pour bisexuel·le; 'T' pour transgenre; 'Q' pour queer c'est à dire les personnes LGBTI qui sont militantes et qui se sont réappropriées cette insulte; 'I'  pour intersexe c'est à dire les personnes qui ont des caractéristiques de genre qui ne correspondent pas aux stéréotypes de genre, cela peut être au niveau hormonal, physique,...; et '+' pour toutes les formes d'identité de genre, d'orientations sexuelles et romantiques.

Julie Tanneau a compris sa transidentité très tôt, vers 5 ans, et qu'elle était attirée par les filles avant l'âge de 10 ans. Mais en raison des nombreuses pressions qui existent dans la société (sociale, familiale, professionnnelle,...), c'est à 35 ans que Julie Tanneau fait son coming in trans. Il y a 20 ans les transidentités étaient très mal connues en France. Ce n'est qu'en 2010 que les transidentités ont été retiré des affections pychiatriques et il a fallu attendre 2016 pour une modification de la réglementation du changement de 'sexe' à l'état civil et la fin de l'imposition des opérations et stérilisations pour les personnes transgenres.

Le coming in c'est le fait de s'accepter, d'accepter son identité. Le coming out est le fait de parler de son identité à son entourage et de s'affirmer comme une personne LGBTI+ à ses proches. Comme le coming in et le coming out peuvent être des étapes compliquées, Julie Tanneau conseille aux personnes de s'entourer et d'être accompagnées par des personnes concernées et/ou des associations.

Queers Uni·e·s de Bretagne

Julie Tanneau est la présidente de l'association QuB Queers Uni·e·s de Bretagne. Cette association qui a une antenne à Morlaix et une à Quimper a pour but l'aide, l'entraide et la pairaidance sur tout le territoire de la Bretagne et notamment en dehors des villes. 

Depuis 2022, l'association a proposé de nombreuses actions : entretien individuel, sensibilisation notamment lors de villages associatifs, groupe de parole, accompagnement en milieu scolaire ou professionnel, accueil de familles de personnes concernées, accompagnement dans le cadre médical, formations, cinés débats,... L'association a aussi organisé la première marche des fiertés à Morlaix.


Pour Julie Tanneau, il est important de sensibiliser pour faire changer la conscience collective sur thématique LGBTI. Il faut réussir à debunker tout un imaginaire collectif lgbtphobe. Julie Tanneau a expliqué aux élèves de 4e qu'il faut 30 secondes pour publier une fake news et 3 ans minimum pour la débunker. S'agissant des clichés lgbtphobes, "on a 40/50/60 ans de fake news et il va falloir des années et des années pour débunker tout ça".

Dans le futur, l'association QuB Queers Uni·e·s de Bretagne souhaite organisé une marche des fiertés hors mois des fiertés, une pride rurale avec l'ouverture d'une antenne en centre Finistère car il est important de rappeler qu'il n'y a pas que dans les grandes villes que vivent les personnes LGBTI+.

Le droit et les personnes LGBTI+

Julie Tanneau est aussi présidente de l'antenne quimpéroise de la Ligue des Droits de l'Homme et coresponsable du groupe de travail LGBT+ de la LDH au niveau national. Ce groupe travaille essentiellement sur le droit, essaye de décrypter les lois et les propositions de lois et travaille à apporter des solutions à des problématiques rencontrées par les personnes LGBTI+ notamment en rencontrant des élu·e·s politique.

Au niveau mondial, avec notamment l'actualité aux Etats-Unis, en Hongrie ou en Angleterre, Julie Tanneau constate un recul des droits des personnes LGBTI+ qui s'intensifie. Comme de nombreuses personnes concernées, elle se demande si ce recul arrive en France. Elle constate en tout cas une stagnation des droits LGBTI+ en France et que de nombreuses désinformations passent en France par les extrêmes droites notamment depuis les Etats-Unis.

Pour finir cette interview, les 4e ont demandé à Julie Tanneau quelles étaient ces revendications : le droit à l'autodétermination, le droit à être en accord avec soi même et à exprimer cet accord là, "ce devrait être un droit universel".