Les 4e de Lesneven rencontrent Malo et Hoal de l'association Brest la trans, non binaire et en questionnement

Publié le 11/06/2025
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Cette année, les élèves de 4e du lycée Le Cleusmeur à Lesneven ont travaillé sur les questions LGBTQIA+. Et pour en savoir plus sur le sujet, les élèves ont pu interviewer Malo et Hoal de l'association Brest la trans, non binaire et en questionnement.

Être une personne transgenre

Malo et Hoal sont tous les deux des personnes transgenres avec un vécu et de nombreuses connaissances sur les transidentités. Les élèves ont pu leur poser de nombreuses questions sur le sujet et pour commencer Malo et Hoal leur ont expliquer ce que veut dire "être une personne transgenre". Aujourd'hui, en France, quand un bébé nait, on lui assigne un genre en fonction de ses parties génitales. Les personnes transgenres sont les personnes dont le genre ne correspond pas au genre qui a été assigné à la naissance. Par exemple, un homme transgenre est un homme qui a été assigné fille à la naissance. A l'inverse, les personnes cisgenres ont un genre qui correspond au genre assigné à la naissance.

Malo et Hoal ont expliqué aux élèves de 4e qu'ils ont compris leur transidentité après s'être posés des questions et avoir pu échanger avec des personnes concernées. Ils ont insisté sur l'importance des représentations et l'accès à des informations sur le sujet pour comprendre son identité.

Malo et Hoal ont pu parler de leurs questionnements ou de leur transidentité à leurs ami·e·s ou à leur famille. Mais tout leur entourage n'est pas au courant. En effet, Malo rappelle que cela peut être fatigant de devoir expliquer tout le temps ce que sont les transidentités, de devoir se justifier auprès de personnes peu renseignées sur le sujet, que les personnes qui s'out peuvent avoir peur du regard des autres ou encore d'être rejeté·e·s par des proches. Hoal a expliqué aux élèves qu'il n'est pas out dans son travail où il entend régulièrement des insultes homophobes dites sur le ton de la blague. 

Même si la société et les lois ont évolué en France ces dernières années, il reste encore de nombreuses discriminations qui touchent les personnes trans : insultes et agressions transphobes, discriminations à l'embauche ou au logement, difficultés dans l'accès aux soins et à la parentalité,... Pour Malo et Hoal, la transphobie impacte négativement les personnes transgenres mais aussi les personnes cis genres, comme on a pu le voir aux JO de Paris en 2024. En effet, la transphobie implique une vision rigide des catégories homme/femme. La transphobie affecte ainsi toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les normes de genre, qu'iels soient cisgenres ou transgenres.

Selon Malo, les critiques anti trans ne sont pas fondées, un peu commes des fake news. C'est notamment pour cette raison  qu'iel a décidé de parler de transidentité publiquement : cela permet de debunker les critiques anti trans et de démysthifier ce que sont les personnes transgenres. Pour Hoal, il est aussi important de rendre accessible des informations sur ces sujets peu connues et souvent diabolisés, encore plus quand il s'agit d'en parler à un public jeune.

L'association Brest la trans, non binaire et en questionnement

Malo et Hoal font parti des co-fondateurs de l'association Brest la trans, non binaire et en questionnement. Ils ont décidé de créer ce collectif à une période où il n'y avait plus d'association pour les personnes transgenres à Brest. Ils avaient envie d'un espace dédié aux personnes concernées, un espace pour parler, poser ses questions et rencontrer des personnes trans, non binaire ou en questionnement.
L'association propose des groupes de paroles pour les personnes concernées, des moments d'échanges pour les proches ou encore des ateliers de sensibilisation auprès de professionnel·le·s de la santé et de l'éducation pour que les personnes transgenres soient mieux connues et mieux accueillies dans les endroits où iels vont.

L'association Brest la trans lutte aussi pour les droits des personnes transgenres, pour un arrêt total des discriminations, pour un meilleur accès aux soins notamment pour les transitions (accès aux hormones et aux chirurgies) et pour un accès facilité à la reconnaissance légale. Depuis 2016, la demande de changement de prénom ne se fait plus au tribunal mais à la mairie. La demande de mention de sexe à l'état civil, elle, se fait toujours au tribunal où c'est un juge qui décide si les personnes sont transgenres ou non. Mais ce jugement est biaisé par une vision stéréotypée de ce que sont les hommes et les femmes. En effet, Hoal a expliqué aux élèves que les avocat·e·s recommandaient aux femmes de venir en jupe ou en robe et aux hommes en chemise pour obtenir un jugement positif et le changement de la mention de sexe à l'état civil. En France, les personnes non binaires ne sont pas reconnues par l'Etat.